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Affichage des articles du novembre, 2025
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  B comme... Boulanger En cette année 1740, dans la petite paroisse de Saint-Martin-du-Fouilloux , il fait encore nuit noire quand Jacques Origny , maître Boulanger du village, s'affaire déjà dans son fournil. La flamme danse dans le four à bois, dont la gueule ouverte rougit les murs de pierre. La chaleur est étouffante, mais Jacques y est habitué ; il n'a que 24 ans, mais cela fait bien longtemps maintenant, depuis son apprentissage chez le Maître Boulanger de La Ferrière, qu'il pétrit la pâte et fait chauffer le four. Son métier commence toujours dans la nuit. À la lueur vacillante d'une chandelle, il verse la farine de froment dans le grand pétrin de bois, ajoute de l'eau claire du puits, un peu de sel, et surtout le levain qu'il conserve précieusement d'un jour à l'autre. Ses bras puissants pétrissent la pâte avec régularité, le rythme est celui d'une prière silencieuse. Dans le silence du fournil, on n'entend que le souffle du feu ...
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A comme... Apothicaire Notre ancêtre Louis Rondier vivait au XVIIe siècle, dans le village de Chantecorps, entre Clavé et Ménigoute, où il cumulait les fonctions d'Apothicaire et de Maître Chirurgien, autrement dit pharmacien et médecin à la fois. Au cœur du village, dans sa petite boutique aux poutres noircies par les ans, Louis Rondier commençait sa journée avant même que les coqs ne songent à chanter. Dès qu'il poussait les volets, l'odeur familière des plantes séchées s'échappait dans l'air frais : lavande, coriandre, valériane… un parfum qui, pour lui, valait mieux que n'importe quel encens. Sa boutique était son royaume. Les étagères croulaient sous les pots de faïence, chacun soigneusement étiqueté de sa main : radix angelica , pulvis cinchonæ , mel rosatum . Dans un coin, un gros alambic en cuivre attendait de reprendre son ballet de vapeur. Sur la grande table, un mortier de bronze trônait comme un vieux compagnon de travail. Ce matin-là, Lou...
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  A comme   Adoubeur de corps humains   La plupart du temps dans nos campagnes, dans les villages un peu reculés du Poitou, il n'y avait point de médecin, de chirurgien, ni même d'apothicaire. Et pourtant il y avait des malades et des blessés à soigner, et si possible, à guérir. C'est là qu'intervenait ce qu'on appelait alors "l'adoubeur de corps humains". Mélange de rebouteux, de kiné avant l'heure, d'herboriste, peut-être un peu magnétiseur, c'est à lui qu'on faisait appel en cas d'accident ou de maladie. L'adoubeur de corps humains n'avait pas fait d'études à la faculté, mais il connaissait les bases de l'anatomie, avait été initié à la science des plantes, et rendait de grands services à la population locale, là où bien souvent, il était le seul soignant. Nous avons dans notre arbre toute une lignée d'adoubeurs de corps humains. Notre ancêtre Pierre de Saint-Martin (1555-1624), et son frère Mathuri...