François Rondier, un notaire aventureux

Vous vous souvenez tous de notre aïeule Catherine Rondier (1746-1819), la fille de Louis Siméon Rondier notaire et procureur à Sanxay et de Marie Byard, fille d'une longue lignée de procureurs et notaires royaux de Saint-Maixent. Mais si ! rappelez-vous, cette même Catherine Rondier qui en épousant François Vincent, un marchand poêlier de Sanxay nous a fait quitter les rangs de la noblesse et de la haute bourgeoisie... (cf mon article "La famille Devieillechèze, une lignée de prestige")

Eh bien aujourd'hui je vais vous parler de son jeune frère, François, mon arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-grand-oncle (ouf !!!... Désolé les plus jeunes, mais vous il faut que vous en ajoutiez encore un ou deux...).

Louis Siméon Rondier et Marie Byard ont eu une descendance de huit enfants, tous nés à Sanxay entre 1739 et 1756. Notre aïeule Catherine était la quatrième, François était le sixième.



François Rondier est donc né à Sanxay le 21 décembre 1751.

François va se destiner lui aussi aux études de droit et au notariat, comme son père Louis Siméon, ses deux grands-pères Louis Rondier et Guillaume Byard, et ses oncles René Rondier et Guillaume Byard deuxième du nom. C'est assurément un atavisme familial...

En mars 1782, il a alors 30 ans, il s'installe à son tour et rachète la charge de notaire de Julien Métayer à Saint-Maixent. C'était une charge notariale prospère, car Julien Métayer était en activité depuis plus de 30 ans, il s'était installé en 1751.

En 1786, François décide de se marier.

Je n'ai pas su par quel biais, sans doute celui des affaires, François Rondier était en relation avec des notables de La Rochelle, des négociants qui avaient fait fortune dans un négoce très particulier, celui du café en provenance des colonies, et plus particulièrement de Saint Domingue. Et au passage bien sûr, le commerce de la main d'œuvre nécessaire à ces plantations, le commerce des esclaves.

C'était l'époque de ce qu'on appelait le commerce triangulaire. Des armateurs de Rouen, de Nantes, de Bordeaux, de La Rochelle, affrétaient des bateaux qui partaient vers l'Afrique, sur les côtes de Mauritanie, du Sénégal ou de la Guinée, où il remplissaient leurs soutes d'esclaves achetés à vil prix, et les transportaient vers la Caraïbe où ils étaient vendus à prix d'or aux planteurs de Martinique, de Guadeloupe, de Saint Domingue ou de la Guyane. Parfois sans doute ils s'en gardaient aussi pour eux, car ces armateurs étaient souvent aussi eux-mêmes propriétaires de plantations. Puis ils repartaient vers leur port d'attache, les soutes pleines cette fois de café, de sucre de canne, de tonneaux de rhum.



Saint Domingue, actuelle Haïti et République Dominicaine, l'ancienne Hispaniola comme l'avait baptisée Christophe Colomb lorsqu'il en a fait la découverte, était alors une source énorme de richesse pour le royaume de France.

En cette fin du XVIIIème siècle, Saint Domingue était devenue un territoire colonial extrêmement  prospère : principal producteur de café et de canne à sucre du monde, ainsi que l'un des principaux producteurs d'indigo et d'autres produits agricoles, la commercialisation de ses productions constituait un moteur important de l'économie franco-atlantique. Elle produisait la moitié du café et du coton mondial et le tiers du sucre. Au total, la valeur de ses exportations s'élevait à cette époque à plus de 137 millions de livres, ce qui représentait 70% de la somme que la France récoltait de la production de toutes ses possessions américaines. Ce chiffre représentait plus que ce que rapportaient les métaux précieux du Brésil et de la Nouvelle Espagne, et dépassait largement l'ensemble de la valeur de toutes les autres îles des Caraïbes réunies. Ceci grâce à la production de 790 plantations de canne à sucre, 56 de cacao, 3 151 d'indigo, 789 de coton, 3 117 de café et 182 distilleries de rhum.

Et tout ceci reposait bien sûr, sur un nombre colossal d'esclaves. Au cours du XVIIIème siècle ce sont 860 000 esclaves qui ont été transportés vers la seule Saint Domingue, soit les 3/4 de la traite totale.

A la veille de la révolution française il y avait à Saint-Domingue 800 000 esclaves, qui représentaient 90% de la population totale de l'île (et bien sûr 100% des travailleurs des plantations...)

Et l'essor du port de La Rochelle est étroitement lié à celui de Saint-Domingue. Le trafic avec Saint Domingue représentera jusqu'à la moitié des entrées de navires et des armements du port, faisant de La Rochelle le cinquième port plus important de France.

Bref, toujours est-il que François Rondier avait des connaissances dans ce milieu des armateurs rochelais, planteurs de Saint Domingue, notamment Jean Isaac Raboteau, qui était Rochelais, et propriétaire d'une plantation de café à Saint Domingue au Gros Morne, sur la hauteur du Moulin.

Il avait été nommé curateur d'une jeune fille, Charlotte Bataille, et c'est elle que François Rondier va épouser le 29 août 1786 à La Rochelle dans l'église de la paroisse Saint Sauveur.

Charlotte Bataille était sur son acte de mariage dite fille mineure du sieur Gabriel Bataille et de Anne Tolvy. J'ai supposé qu'il s'agit de Hugues Gabriel Bataille de La Garet, propriétaire d'une plantation de café et Commandant des Milices de Montrouis, qui figure sur la liste des propriétaires à indemniser par l'Etat après la révolution des esclaves de Saint Domingue, qui a commencé à partir de 1791 sous l'impulsion de Toussaint Louverture, et a conduit à l'indépendance de l'île en 1804.

Elle était née vers 1763 dans la paroisse de Saint Marc dans l'île de Saint Domingue, dans le district de Montrouis.



Elle était arrivée à La Rochelle depuis environ un an, soit au début de 1785.

Etaient présents au mariage Louis André Gendron notaire, Pierre et Charles Auditeau, Jean Isaac Raboteau, négociant et curateur de l'épouse, et Augustin Roux. Il était précisé qu'un contrat de mariage avait été passé devant Me Gendron.

La jeune mariée apportait en dot une somme de 20 000 livres, ce qui était à cette époque une somme considérable. Quand nos ancêtres laboureurs aisés ou fermiers offraient alors en dot une somme de 50 ou 100 livres, c'était le bout du monde et bien souvent il fallait se contenter d'un trousseau de linges et de draps...

Et donc François Rondier a ramené sa jeune épouse Charlotte Bataille à Saint-Maixent, dans sa grande maison de la rue de la Croix, qui faisait l'angle de la rue de l'Audience.



Charlotte faisait forte impression lorsqu'elle déambulait dans la rue Châlon, car les habitants de Saint Maixent n'étaient pas habitués aux gens de couleur, Charlotte était métisse, qui plus est habillée dans ses riches habits de grande bourgeoise. Elle était quand même épouse de notaire royal...

François et Charlotte vont avoir cinq enfants, tous nés dans leur maison de la rue de la Croix.

Ce sera tout d'abord René François, né le 01 mars 1788. Il aura pour parrain et marraine son oncle René Rondier, le frère de François, orfèvre à Saint-Maixent, et son épouse Marie Elisabeth Fontant.

Puis viendra Joséphine Louise, née le 20 octobre 1789. Elle a pour parrain François Auditeau et Dame Joséphine Louise Levallois.

Ensuite vient Elisabeth Charles, née le 22 septembre 1790. Elle a eu pour parrain le Sieur Pierre Christophe Auzuret, praticien, et pour marraine Demoiselle Françoise Elisabeth Oré.

La quatrième sera Suzanne, née le 28 octobre 1791. Elle a eu pour parrain et marraine, le Sieur François Potron et la Dame Suzanne Robin. Malheureusement, Suzanne ne survivra pas longtemps, et elle décède encore nourrisson, deux mois plus tard le 29 décembre 1791.

Enfin vient au monde Louise Emelie, née le 11 janvier 1793. Désormais la Révolution étant faite, l'acte de naissance est devenu municipal, et non paroissial, et ne comporte donc aucune information sur les parrain et marraine de Louise Emelie...

Ainsi donc François Rondier et Charlotte Bataille ont eu un garçon puis quatre filles et ont quatre enfants vivants en ce début de 1793.

François avait épousé dès le début, les idées de la Révolution et de la République.

De notaire royal, il était illico devenu notaire et procureur communal.

Et il n'habitait plus rue de la Croix à Saint-Maixent, mais rue de la Montagne à Maixent-sur-Sèvre, les noms des rues et des villes ayant été modifiés pour y effacer tout ce qui avait trait à la royauté ou à la religion. C'est ainsi que Saint-Maixent est devenue Maixent-sur-Sèvre, puis Vauclair-sur-Sèvre, comme La-Mothe-Ste-Héraye devenue La-Mothe-sur-Sèvre, ou encore Argenton-Château devenue Argenton-le-Peuple, et encore Coulonges-les-Royaux devenue (et restée définitivement) Coulonges-sur-l'Autize...

C'est François qui notamment, en mai 1791, avait été chargé de faire le récolement de l'inventaire des meubles et effets de l'Abbaye de Saint-Maixent, avant que les quelques religieux y demeurant encore ne la quittent définitivement, celle-ci étant devenue un bien national en vertu du décret confiscatoire du 2 novembre 1789, qui disposait que les biens du clergé de l'Eglise Catholique devaient être mis à disposition de la Nation pour rembourser les dettes de l'Etat.

François a dû sans doute, comme la plupart des bourgeois de la ville, adhérer à la Société Populaire de Saint-Maixent, société patriotique, qui fusionna ensuite avec une autre société, la Société des Amis de la Constitution. Cette Société Populaire soutenait le courant des Montagnards, ceux qui siégeaient tout en haut de l'Assemblée Nationale, les plus ardents défenseurs de la Révolution en marche.

Il devait, avec ses collègues, participer aux réunions patriotiques qui se tenaient dans l'abbatiale, devenue le Temple de la Raison, où les débats étaient souvent très vifs entre les plus hardis révolutionnaires et les plus modérés.

Cette Société Saint-Maixentaise était même plutôt ultra dans ses prises de position révolutionnaires, elle avait demandé et obtenu son affiliation au Club parisien des Jacobins, où siégeaient les révolutionnaires Danton, Marat, Saint-Just, Robespierre, à l'extrême gauche des Montagnards (hum... des insoumis déjà ?). Au moment du procès de Louis XVI puis de son exécution le 21 janvier 1793, la Société vota des remerciements à l'Assemblée Législative pour la suspension du tyran, elle fit une adresse à la Convention pour presser son procès et enfin vota des remerciements pour son exécution... c'est dire...

Et puis ce n'est pas pour rien que la Rue de la Croix a été renommée Rue de la Montagne, et François devait se féliciter du nouveau nom de sa rue.

C'est à partir de ce début de 1793 que tout l'Ouest de la France s'embrase.

De la Bretagne au Nord, à la Vendée au Sud, la population se soulève contre la République.

Déjà la Constitution Civile du Clergé, adoptée par l'Assemblée Constituante en juillet 1790 avait semé le trouble dans la Vendée très catholique. Les prêtres devaient en effet prêter serment et allégeance à la République, et ne plus dépendre de la Papauté. Beaucoup avaient alors été réfractaires à cette obligation et avaient subi les persécutions et parfois l'obligation d'exil, qui avaient particulièrement choqué leurs paroissiens.

Les causes sociales n'étaient sans doute pas étrangères non plus au soulèvement, par suite de la crise économique qui avait frappé le pays après la Révolution.

S'y est ajoutée l'exécution du Roi qui était désapprouvée par les Vendéens et les Bretons plutôt légitimistes.

Est venue couronner le tout la levée en masse de 300 000 hommes de 18 à 25 ans, décrétée par la Convention le 02 mars 1793 pour renforcer l'armée, aux termes de laquelle chaque département devait fournir un contingent d'hommes volontaires, complétés si nécessaire par des hommes requis par désignation ou par tirage au sort. Cette levée en masse a été l'élément déclencheur de la rébellion, qui a su être canalisée et organisée par les nobles vendéens et bretons, pour constituer ce qu'ils ont appelé l'Armée Catholique et Royale, clairement contre-révolutionnaire.



Ce que l'on a alors appelé la Vendée Militaire débordait largement le seul département de la Vendée, pour englober aussi le Sud de la Loire-Inférieure, le Sud-Ouest du Maine-et-Loire et le Nord-Ouest des Deux-Sèvres.


L'Armée Catholique et Royale de Vendée avait installé sa capitale militaire à Chatillon-sur-Sèvre en Deux-Sèvres (l'actuelle Mauléon entre Bressuire et Cholet). Son commandement suprême avait été confié à Jacques Cathelineau, alors âgé de 34 ans, natif du Pin-en-Mauge dans l'Anjou, où il exerçait précédemment la profession de voiturier-colporteur tout en étant aussi sacristain de la paroisse.


Très vite cette armée contre-révolutionnaire s'est constituée et consolidée entre mars et juin 1793. Elle comptait rapidement plus de 40 000 hommes, dont trois divisions étaient levées en Deux-Sèvres, celle de Chatillon-sur-Sèvre commandée par Henri de la Rochejaquelein avec 7 000 hommes, celle de Bressuire sous les ordres de Louis de Lescure avec 6 000 hommes, et celle d'Argenton commandée par Alexandre de Laugrenière avec 2 000 hommes.

Auxquels s'ajoutaient les compagnies de Bonchamps à Saint-Florent-le-Vieil, D'Elbée à Cholet et Beaupréau, Nicolas Stofflet à Maulévrier, De La Patouillère au Loroux-Bottereau...

Une armée qui a commencé à faire des conquêtes... Au Nord, Saumur, Angers sont prises.

Au Sud, si Fontenay-le-Peuple (Fontenay-le-Comte) a résisté le 16 mai, elle est tombée le 25 mai. Thouars est tombée le 5 mai, Parthenay le 9 mai...

Les troupes des "Brigands" comme les appelaient les Républicains, approchaient de plus en plus de Maixent-sur-Sèvre, qui pouvait bien être leur prochaine prise.

C'était un peu la panique dans la ville. On commença même à brûler les archives de la Société Populaire pour éviter qu'elles ne tombent entre les mains des insurgés.

Mais c'était sans compter sur la force du protestantisme en Sud Deux-Sèvres ! Les huguenots étaient de francs républicains (ils savaient ce qu'ils devaient à la Révolution et à la République laïque pour leur liberté religieuse qui leur avait été si longtemps contestée...) et ils n'allaient pas s'en laisser compter par les catholiques du Nord.

Le pasteur protestant Gibault-Rivière, qui siégeait au Conseil de la ville, se fit fort de lever une armée pour défendre Maixent, et en quelques jours il réunit un contingent de 4 000 hommes, venus de tout le sud Deux-Sèvres, de Melle, Celles, Pamproux, La Mothe, Lezay, Brioux... qui tous accoururent vers la ville pour résister.

Cette levée expresse de troupes suffit à décourager les rebelles vendéens, qui renoncèrent. La bataille de Maixent-sur-Sèvre n'aura pas lieu...

Bien sûr la République ne pouvait rester sans réaction face à cette rébellion, et le Général Westerman, alors commandant en chef de l'armée des Côtes de La Rochelle, se porte avec ses troupes à Maixent-sur-Sèvre où il cantonne avant d'entamer la guerre sans merci qu'il va mener contre les rebelles.

L'Alsacien Westerman n'était pas un tendre... Déjà le 10 août 1792 à Paris, c'est lui qui était arrivé le premier avec ses troupes, pour la prise des Tuileries, qu'il a réalisée en massacrant les gardes suisses.

A Maixent-sur-Sèvre, nous sommes alors au mois de juin 1793, il va appeler tous les volontaires à le suivre pour la reconquête de la Vendée.

Notre François Rondier a répondu aussitôt à son idéal, et pour défendre activement la République il s'enrôle dans l'armée de Westerman, lequel, compte tenu de sa condition, a dû lui offrir un poste d'officier dans un de ses bataillons.

L'armée de Westerman se met en route et quitte Maixent-sur-Sèvre le 24 juin au soir, François parmi eux, pour libérer la Vendée des brigands.

Ils se lancent à l'assaut de Parthenay au cœur de la nuit suivante, prenant les Vendéens par surprise. Ils reprennent la ville, tuant un grand nombre de combattants, et s'emparant de leurs pièces d'artillerie. De nombreux Vendéens ne trouvent leur salut que dans la fuite en se repliant vers Thouars.

Après ce premier succès, la troupe républicaine revient le lendemain à Maixent pour attendre l'arrivée annoncée de renforts.

L'armée repart de Maixent le 30 juin.

Le 1er juillet, ce sera le massacre d'Amailloux, qui fut livrée au pillage et incendiée, à titre de représailles pour avoir hébergé les insurgés.

Puis Westerman vise Chatillon-sur-Sèvre, la capitale militaire de la Vendée. La bataille aura lieu au bois du Moulin aux Chèvres, sur la commune de Nueil-les-Aubiers, où les divisions rebelles de Lescure et de La Rochejacquelein avaient fait leur jonction. Westerman lance l'attaque le 3 juillet et disperse les troupes vendéennes en infériorité numérique. La route de Chatillon est ouverte et François Rondier y entre avec l'armée républicaine au soir du 3 juillet.

Mais cette victoire ne sera que de courte durée.

Dès le 5 juillet, ce n'était pas seulement Lescure et La Rochejacquelein qu'il fallait affronter. Ils avaient été rejoints par Bonchamps, Stofflet et Marigny qui s'étaient reformés à Cholet et avaient fait route vers Chatillon.

A 10 h du matin, le canon la Marie-Jeanne donne le signal du combat.

Bonchamp, Lescure et La Rochejacquelein attaquent les Républicains sur le plateau Ouest de Chateau-Gaillard. Pris par surprise les Républicains abandonnent la position et s'enfuient en désordre en dévalant les pentes abruptes du plateau.

En se repliant sur Chatillon, ils tombent sur la deuxième colonne de Stofflet et Marigny.

Rapidement les combats gagnent jusqu'à l'intérieur de la ville.

Le Général Westerman n'a pas eu le temps d'organiser ses troupes, il n'a pu que sauter sur son cheval, rejoindre sa cavalerie, et prendre la fuite vers Bressuire.

Les soldats républicains restés sur place, plusieurs milliers d'hommes, n'ont pu que se rendre face à l'ampleur de leurs pertes, et un grand nombre d'entre eux ont été massacrés par les Vendéens, désireux de venger les exactions précédentes commises par Westerman et son armée. Amailloux était encore dans toutes les têtes...

Dans son mémoire ultérieur, Westerman ne déplore que 200 morts, quand le Bulletin royaliste des Vendéens estime quant à lui les pertes républicaines à 2 000 morts...

D'autres témoignages directs penchent plutôt pour le bilan des Vendéens. Ainsi Friedricht, lieutenant-colonel dans les rangs républicains indique que sur les 469 hommes de son bataillon, seuls 17 ont réchappé, dont 13 blessés. Dominique Aubertin commandant du 11ème bataillon rapporte dans ses mémoires qu'il a regagné Niort avec seulement 14 officiers et soldats sur les 450 hommes sous ses ordres.

La bataille de Chatillon aura été une lourde défaite pour Westerman, et notre François Rondier quant à lui n'en reviendra pas. Il fera partie du lourd bilan humain de l'aventure.

Après cette déroute Westerman est rappelé à Paris par la Convention, qui le renvoie à Niort pour passer en Conseil de Guerre. Il frôle la guillotine, mais est finalement acquitté.

Il repartira au combat contre les Vendéens, les poursuivra inlassablement et sans pitié, jusqu'à leur déroute de Savenay. En passant par le massacre de Beaupreau du 18 octobre 1793, où 400 blessés laissés par les Vendéens dans un hôpital de campagne sont massacrés par les soldats républicains.

Ce n'est pas pour rien qu'on l'appellera plus tard "le boucher de la Vendée".


Il aurait écrit en décembre 1793 au Comité de Salut Public la lettre suivante :

"Il n'y a plus de Vendée, elle est morte sous notre sabre libre avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m'avez donnés j'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui, au moins celles-là, n'enfanteront plus de Brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher : j'ai tout exterminé. Mes hussards ont tous à la queue de leurs chevaux des lambeaux d'étendards brigands. Les routes sont semées de cadavres. Il y en a tant que sur plusieurs points ils font pyramides. On fusille sans cesse à Savenay car à chaque instant il arrive des Brigands qui prétendent se rendre prisonniers. Nous ne faisons pas de prisonniers car il faudrait leur donner le pain de la liberté et la pitié n'est pas révolutionnaire."

Même si les historiens aujourd'hui mettent largement en doute la véracité de cet écrit, il donne néanmoins un bon aperçu de la réputation du Général...

Ce qui n'empêchera pas qu'il soit destitué en janvier 1794, jugé, condamné à mort, et guillotiné en avril 1794 en même temps que les Dantonistes, au grand dam des membres de la Société Populaire de Maixent-sur-Sèvre, qui avaient une haute estime de ce général. Ils avaient décidé d'accrocher son portrait dans le Temple de la Raison, et avaient même envoyé une adresse au Comité de Salut Public pendant son procès pour prendre sa défense et vanter ses actions pour la République, notamment à Parthenay, Bressuire et Chatillon. Ils avaient déjà oublié qu'il avait conduit à la mort 275 pères de famille de Maixent-sur-Sèvre, dont François Rondier.

 

Pour en revenir à Maixent-sur-Sèvre, Charlotte Bataille à l'été 1793, alors âgée d'environ trente ans, est désormais Mme Veuve Rondier.

Début 1794, curieusement, elle va changer de nom.

En effet, le 27 Ventôse de l'an second de la république, le 17 mars 1794, un acte très particulier a été enregistré à la Maison Commune de Maixent-sur-Sèvre :

"Aujourd'huy vingt sept ventôse l'an second de la république française, une et indivisible, sur les huit heures du soir, par devant moi Louis Valentin Tuffet, Officier municipal et public de la commune de Maixent sur Sèvre, district d'idem, département des Deux Sèvres, élu le quatre pluviôse dernier, pour rédiger les actes destinés à compléter les états, naissances, mariages et décès des citoyens,

Etant accompaigné, assisté de la présence du citoyen Pierre Alexis Coyault l'aîné, homme de loix, demeurant en cette dite commune rue Gourville, âgé de soixante ans ; du citoyen Jacques Boiceau, âgé de soixante dix ans, demeurant en cette dite commune rue de la Montaigne, cy devant la Croix ; du citoyen Jean Louis Gibault notaire, âgé de trente neuf ans, demeurant en cette dite commune rue du Château ; et du citoyen Louis Pierre Faidy l'aîné, cy devant avoué, âgé de soixante dix ans, demeurant en cette dite commune susdite rue de la Montaigne, tous non parents, mais amis du comparant et de ses deux enfants cy après dénommés,

A comparu le citoyen Charles Auditeau, négociant, demeurant d'y présent en ladite commune de Maixent sur Sèvre susdite rue de la Montaigne, et cy devant là depuis mil sept cent quatre vingt quatre qu'il est revenu de l'Isle de Saint Domingue en la commune de La Rochelle, rue Porte Neufve ;

Lequel dit Charles Auditeau, âgé de soixante ans, étant sain d'esprit, bonne mémoire et entendement ;

A dit et déclaré en présence de moi dit Tuffet et des dits témoins et assistants, que le décret de la Convention Nationale du douze brumaire dernier, relatif aux droits des enfants néz hors le mariage, secondant l'impulsion de son cœur, le met en état de remplir un devoir le plus sacré de la nature, celui de l'aveu de la paternité envers des enfants, que d'anciennes barbares loix privoient injustement des droits que celle du douze brumaire dernier vient de leur rendre. En la conséquence, profitant de la faveur de cette bienfaisante loy, il s'empresse de faire les déclarations suivantes, lesquelles sont dans la plus exacte vérité.

Il déclare donc,

1°, n'avoir jamais été engagé dans les liens du mariage ; mais qu'il a eu d'Anne Tolvy qui demeuroit avec lui, décédée il y a environ vingt quatre ans, sans pareillement avoir été mariée, deux enfants actuellement existants : Le premier est une fille née à Saint Marc isle de la Côte de Saint Domingue, dans les six derniers mois de l'année mil sept cent soixante trois, baptizée et mariée sous les noms de Charlotte Bataille, à présent veuve du citoyen François Rondier notaire au dit Maixent sur Sèvre y demeurant susdite rue de la Montaigne ; et le second est un garçon, né aussi à Saint Marc isle de la côte de Saint Domingue le deux novembre mil sept cent soixante cinq, baptizé sous le nom de François Berard et connu depuis vulgairement sous celui d'Eustache Auditeau.

2°, il déclare que s'il les a fait baptizer et marier sous les noms susdits, ce n'est que sur les conseils qu'on lui donna, suivant lesquels il ne pouvoit en les faisant baptizer sous son nom leur laisser que de simples pensions alimentaires, que les loix du temps ne permettoient pas d'autres avantages, pendant que son dessein était de leur faire tous ceux qui seroient à son pouvoir. Par une suite de ces sentiments il a pris le plus grand soin d'eux depuis leur naissance pour leurs nourritures, entretien et éducation ; les ayant même toujours publiquement reconnus et traités comme ses enfants et qu'il les avoit adressés comme tels à ses correspondants à Nantes, pour les faire passer à sa sœur qui demeurait en cette dite commune de Saint Maixent femme du citoyen Potron, à l'effet d'en prendre soin et de les faire élever aux frais et dépens dudit Charles Auditeau, leur père.

3°, ce dernier déclare aussi que s'il a assisté au contrat de mariage de ladite veuve Rondier sa fille comme simple amy des futurs et qu'il ne paraisse pas l'avoir dotée, ce n'est que par une suite des susdits conseils, mais que la vérité est que c'est luy qui lui a donné, et de ses deniers, les vingt mil livres portées dans son contrat de mariage ; qu'il croit d'ailleurs devoir faire cet aveu pour tenir la balance et l'égalité entre elle et son frère dans le partage des droits successifs qu'ils sont admis à recueillir.

4°, enfin il déclare et reconnaît formellement qu'ils sont ses enfants ce de ladite Anne Tolvy, qu'ils doivent en conséquence jouir de tous les droits et avantages justement accordés aux enfants néz hors mariage par la sage loi du douze brumaire. Qu'en conséquence, d'après la présente déclaration ils doivent à l'avenir prendre les noms de Charlotte Auditeau veuve Rondier, et de François Auditeau, au lieu de ceux qui leur ont été donnés dans leurs actes de baptêmes. Au surplus il déclare consentir et dézirer que les déclarations et reconnaissances cy dessus soient inscrites et que mention en soit faite partout où besoin sera, afin de leur donner la publicité et l'authenticité nécessaire pour éviter par la suite les erreurs qui pourroient rézulter des susdits différents noms.

Et pour plus grande preuve de tout ce que dessus et de la tendresse paternelle qu'il a toujours eu pour ses deux enfants, il déclare que ce  sont les deux individus qu'il a amené avec luy en cette dite maison commune pour être présents à la rédaction des aveux et reconnaissances qu'il vient de faire et il, en notre présence et de celle des témoins, prévient pour ne leur rien cacher, qu'il a fait une donation entre vifs purement mobiliaire en faveur de Marie Catherine Potron sa nièce par son contrat de mariage avec Pierre Elie Alix Robert, en date du seize mai mil sept cent quatre vingt dix reçu par les notaires à La Rochelle Frédureux Dumas en ayant la minute.

Lesdits deux individus présents, reconnus par ledit Charles Auditeau pour ses enfants et par nous dits officier public et les deux témoins, pour être les mêmes que ceux connus jusqu'à ce jour sous lesdits noms de Charlotte Bataille veuve de François Rondier, notaire à Saint Maixent, mort en combattant à Châtillon le cinq juillet devant les rebelles de la Vendée, et d'Eustache Auditeau baptizé sous les noms de François Berard, l'un et l'autre reconnus dans le public pour être les enfants dudit Charles Auditeau, ont témoigné à ce dernier leur père, par les expressions de la plus vive tendresse toute leur reconnaissance de la nouvelle preuve qu'il vient de leur donner de son affection, dont ils n'ont jamais pu douter, d'après les soins qu'il a toujours pris d'eux depuis leur naissance, les ayant toujours traités et regardés comme ses enfants. Ils l'ont prié d'être bien convaincu qu'ils n'oublieront jamais tous ses biens faits et qu'ils auront toujours à cœur de regarder comme leur premier devoir et le plus sacré, d'avoir le plus grand respect pour toutes ses volontés. Déclarant ladite veuve Rondier que c'est véritablement ledit Charles Auditeau son père qui luy a donné les dites vingt mille livres portées dans son dit contrat de mariage ;

De tout ce que dessus, moy dit officier public, en présence des dits témoins, ay donné acte auxdits comparants, déclarant et parties, pour valoir et servir ce que de raison, et me suis soussigné avec ledit Charles Auditeau, père, ladite Charlotte Auditeau veuve Rondier, ledit François Auditeau, enfants, et les dits Coyault, Boiceau, Gibault et Faidy, témoins, et encore en présence du citoyen René Rondier, orfèvre en cette dite commune, frère dudit feu Rondier notaire, âgé de quarante cinq ans, et qui a aussi signé.

Fait en ladite maison commune dudit Maixent sur Sèvre, cy devant Saint Maixent, les jour, heure, mois et an susdits."

Ainsi donc, Charlotte Bataille devient Charlotte Auditeau, et aussitôt l'officier public a opéré une modification sur tous les actes de naissance antérieurs des enfants Rondier, pour remplacer Bataille par Auditeau dans le nom de leur mère.

Sous l'ancien régime, les enfants nés hors mariage, les "bâtards" comme on les appelait vulgairement avec une connotation très péjorative, ne pouvaient tirer aucun droit de leur père ou de leur mère. Ils n'étaient en effet juridiquement rattachés à aucune parentèle, ni celle de leur père, ni même celle de leur mère. Il en résultait qu'un bâtard ne pouvait jamais être héritier de quiconque, et pire, ses propres biens ultérieurs ne pouvaient être hérités par personne... Ils revenaient d'office au Roi. Leur seul droit était celui de "l'aliment", autrement dit à une pension alimentaire selon l'adage "qui fait l'enfant doit le nourrir".

Le Parlement de Paris édictait "l'union qui donne le jour à des bâtards est un crime dans l'ordre des mœurs, il est juste de punir ce crime jusque dans les enfants".

Le décret du 12 brumaire an II (2 novembre 1793),venait remédier à cela, et même de façon assez hardie, car il a décidé en cette fin 1793, que la loi s'appliquait rétroactivement à partir du 14 juillet 1789, pour toutes les successions réglées depuis cette date, ce qui a contraint les notaires à reprendre des actes passés dans les faits depuis longtemps, dès lors que des enfants hors mariage se manifestaient après la promulgation du décret.

Deux conditions néanmoins demeuraient à remplir pour ces enfants, que le père et la mère les reconnaissent, et que ceux-ci aient été libres de tout mariage lors de la naissance. La loi nouvelle voulait bien reconnaître les enfants nés d'une union libre, mais ne reconnaissait pas les enfants nés d'un adultère...

Alors, qui donc était ce Charles Auditeau, qui de simple témoin au mariage devient père de la mariée ?

Charles Auditeau est né à Saint-Maixent le 20 juillet 1734 dans la paroisse Saint Saturnin. Il était le troisième enfant  de François Auditeau et Jeanne Perotin, qui s'étaient mariés à Saint Saturnin le 6 novembre 1730. Avant lui étaient nés Pierre François en 1731 et Catherine en 1732 (celle qui a épousé Pierre Potron et dont il est fait état dans l'acte de reconnaissance ci-dessus).

Quand il lui a fallu prendre son indépendance, il a tenté l'aventure des colonies, et est parti pour Saint-Domingue. Là-bas, il a fondé une plantation de café, dans le district de Montrouis, dans les mornes de l'Ouest, où il s'est mis en ménage, hors mariage, avec Anne Tolvy et où sont nés ses deux enfants Charlotte et François.

Cette plantation de café lui a permis d'amasser une fortune importante.

Charles Auditeau au moment de la révolution était affilié au Club Massiac.

En réponse à la création de la Société des Amis des Noirs, les négociants d'esclaves, planteurs de Saint-Domingue, avaient fondé en 1789 la Société des Colons Français (un club qui a été dénommé Club Massiac, du nom de l'hôtel particulier où ils se réunissaient), pour porter à l'Assemblée Constituante le point de vue et la défense des intérêts économiques des planteurs et des négociants, dont la fortune était jugée en péril depuis l'adoption de la Déclaration des Droits de l'Homme et des Citoyens.

Particulièrement son article 1 qui dispose : Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

On se dirigeait tout droit vers l'interdiction de la traite et l'abolition de l'esclavage... Une catastrophe de leur point de vue...

Il y avait là indéniablement grave danger pour le fonctionnement économique des colonies, et tout particulièrement de Saint-Domingue.

Le travail du club, qu'on appellerait aujourd'hui un travail de lobbying, pour que soient pris en compte leur point de vue, lorsque la Constituante allait aborder le sujet des colonies, et pour que les Droits de l'Homme ne puissent être étendus aux esclaves, a été couronné de succès, puisque lors du débat sur le projet de décret concernant les colonies, le préambule indiquait : "Considérant les colonies comme une partie de l'empire français et désirant les faire jouir de l'heureuse régénération qui s'y est opérée, elle n'a cependant jamais entendu les comprendre dans la Constitution qu'elle a décrétée pour le royaume, et les assujettir à des lois qui pourraient être incompatibles avec leurs convenances locales ou particulières".

C'était fait, au moins pour un temps l'esclavage ne serait pas aboli... Le concept "d'aristocratie de l'épiderme", inventé par Médéric de Saint Méry, théoricien du club, avait opéré...

Charles Auditeau quant-à lui, était revenu de Saint-Domingue dès 1784, et s'était installé à Saint-Maixent rue de la Croix. Du coup, il avait déjà rapatrié une bonne partie de sa fortune avant la révolte des esclaves de 1791.


Sept mois après sa reconnaissance de paternité et la légitimation officielle de ses deux enfants, Charles Auditeau décède à Saint-Maixent, le 9 Brumaire an 3, le 30 octobre 1794.

Sa fille Charlotte Auditeau, veuve de François Rondier, et son frère François, vont donc pouvoir hériter de la fortune de leur père.

Cette fortune a-t-elle engendré des jalousies et des rancœurs ?

Toujours est-il que Charlotte va être mise en accusation devant le Tribunal Révolutionnaire, pour fait de noblesse... Elle ne doit la vie sauve qu'à son fils René-François, venu chanter la Marseillaise devant le Tribunal. Décidément, une femme dont l'époux est mort les armes à la main en défendant la République, et qui a su enseigner la Marseillaise à son jeune fils, ne pouvait pas raisonnablement être condamnée...

 

Qu'est devenue la famille de François Rondier et Charlotte Auditeau par la suite ?

Leur deuxième fille, Elisabeth-Charles, décède le 12 Thermidor an 11 (le 31 juillet 1803), elle avait à peine 13 ans.

Trois enfants ont donc survécu et mené une vie adulte.

La plus jeune, Louise Emelie Rondier (1793-1878), est décédée à l'âge avancé de 85 ans. Elle est restée célibataire toute sa vie et n'a donc pas eu d'enfants.

L'aîné René-François Rondier (1788-1872), le chanteur de Marseillaise, s'est destiné à son tour aux études de droit. Il était avoué à Niort quand il a épousé à Niort en 1818 Emilie Corbin (1796-1870), native de Saint-Gelais. Il est devenu ensuite juge au Tribunal d'Instance de Melle, et même conseiller général du Canton, et s'est installé au Logis de Saint-Martin-lès-Melle, où il est décédé ainsi que son épouse.

La cadette, Joséphine Louise Rondier (1789-1853), a épousé en 1821 à Saint-Maixent le Lieutenant-Colonel de Cavalerie Germain Le Charpentier (1770-1843), chevalier de l'Ordre de Saint-Louis et chevalier de la Légion d'Honneur.

Ce sont eux, le Colonel Le Charpentier et Joséphine qui ont fait construire un caveau familial assez prétentieux dans le cimetière de Saint-Maixent pour recueillir leur sépulture.



La première occupante des lieux sera justement Charlotte Rondier, la mère de Joséphine, la veuve de François, qui y sera inhumée le 24 mai 1820, décédée à l'âge de 57 ans.

Elle y sera rejointe deux ans plus tard par Anne Goullet (1741-1822), la mère du Lieutenant-Colonel.

Germain Le Charpentier et Joséphine Louise Rondier ont eu deux fils.

Tout d'abord François Théodore (1822-1853), qui est décédé assez jeune, à 32 ans, dans la ville de Blain en Loire-Inférieure (La Loire-Atlantique contemporaine) où il exerçait la charge de Receveur de l'Enregistrement et des Domaines. Il était célibataire et n'a pas eu de descendance.

Quant-au second, Gustave René Le Charpentier (1827-1898), Avocat, Docteur en Droit, il a épousé en 1860 Elina Nosereau (1837-1914), fille de Benjamin Hercule Nosereau (1800-1877) qui a été Maire de Saint-Maixent et Conseiller Général.

Gustave Le Charpentier et Elina Nosereau ont modifié la physionomie d'un quartier de Saint-Maixent. Ils ont acheté en effet dans la rue de La Croix, sur la gauche en montant, tout un ensemble de propriétés en face de la maison familiale des Rondier au débouché de la rue de l'Audience.

Ils ont fait disparaître les maisons qui préexistaient sur ces parcelles autour d'une impasse, et ils ont fait construire à la place un bel hôtel particulier, qui deviendra plus tard le siège du Collège Saint André dans la rue aujourd'hui baptisée rue Anatole France (après Rue de La Croix et temporairement Rue de la Montagne).

 

 


 

Sources :

Archives départementales pour l'ensemble des actes d'Etat Civil

Blog Histoire Itinérante : L'importance hautement stratégique des Antilles pour les Européens au XVIIIème siècle

Généalogie et histoire de la Caraïbe : Bulletin 87 de Novembre 1996

Généalogie et histoire de la Caraïbe : Essai sur le Club Massiac

Annales historiques de la Révolution française : Un groupe de pression contre-révolutionnaire, le Club Massiac sous la Constituante, par Déborah Liébart

Recherches historiques de Christelle Nordey-Sancé sur l'histoire de Saint-Maixent

Revue en ligne Sanctus Maixentus, éditée par l'association Sanctus Maixentus, Histoire et Patrimoine

Bulletin de la Société Historique des Deux-Sèvres : Une filiale active du Club des Jacobins, la Société Populaire de Saint-Maixent (1790-1795)

Unité d'Appui et de Recherche Persée : Les anticipations de l'an II dans le droit de la famille, l'intégration des "enfants de la nature" par Jean Bart.

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Commentaires

  1. Quelle histoire très intéressante ! Encore ! C'est vraiment très sympa de découvrir tout ça. Merci merci

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