G comme... Greffier

 



Notre ancêtre Louis Vincent (1611-1672) est né le 25 octobre 1611 à Saint-Maxire, fils de Martin Vincent et de Marie David.

Je n'ai pas d'informations sur le statut et le métier de ses parents, mais nul doute qu'ils n'étaient pas de simples paysans comme la plupart de nos ancêtres, car leur fils Louis, notre ancêtre, est Sergent Royal et Greffier de la Châtellenie de Saint-Maxire, laquelle regroupe aussi sous sa juridiction les paroisses voisines de Surin, Saint-Rémy...

Dans une petite salle lambrissée attenante à la cour du château d'Oriou, siège de la Châtellenie, penché sur un grand pupitre couvert de registres et de papiers scellés, Louis Vincent travaille. C'est un homme d'écriture, soigneux, méthodique, et respecté dans la communauté. À une époque où peu savent lire ou écrire, il est le gardien des mots et des actes, le témoin officiel de la justice seigneuriale.

Son rôle est essentiel au fonctionnement du tribunal du seigneur. Lors des audiences, il s'assoit près du lieutenant du châtelain. Tandis que les plaideurs exposent leurs querelles de bornes, de dîmes ou d'héritages, lui, la plume trempée dans l'encre noire, note chaque parole, chaque décision. Il consigne les jugements, rédige les sentences, et fait apposer le sceau de la châtellenie sur les actes pour leur donner force de loi. Sans lui, rien n'est officiel, rien n'existe vraiment aux yeux de la justice.

Mais son travail ne se limite pas aux procès. Dans les jours plus calmes, il reçoit les vassaux du seigneur qui viennent déclarer leurs terres et leurs redevances. Il enregistre les aveux et dénombrements, les ventes de parcelles, les contrats passés devant la cour, les partages d'héritage ou encore les inventaires après décès. Chaque ligne qu'il écrit fixe pour des générations les droits, les devoirs et la mémoire des habitants de Saint-Maxire et autres lieux alentour.

Louis connaît tout le monde dans la Châtellenie. Il sait qui possède quelle terre, qui doit au seigneur un setier de blé ou deux journées de corvée. Il est aussi un homme de confiance, souvent consulté pour rédiger une requête, une supplique, ou un acte de vente entre voisins. Sa plume relie la paysannerie illettrée à l'autorité du seigneur.

Son office de greffier, que son père a pu lui acheter, et qu'il transmettra peut-être à l'un de ses fils, lui assure un certain prestige social. Il n'est pas noble, mais il vit confortablement, dans une maison proche du château d'Oriou, entouré de ses livres, de ses registres et de son coffre à archives. Sa vie se déroule au rythme des plaids, des assises, et des saisons où affluent les déclarations et les redevances.

Ainsi, dans ce monde encore féodal du XVIIᵉ siècle, Louis Vincent, en sa qualité de greffier de la châtellenie incarne la mémoire écrite de la seigneurie. Derrière chaque procès, chaque transaction, chaque serment rendu, il y a sa main, sa plume et son sceau. Sans lui, la parole des hommes se perdrait, grâce à lui, elle devient histoire.

C'est vers 1642 que Louis Vincent alors âgé de 31 ans, épouse Marie Moreau, âgée de 20 ans. Elle était la fille de Louis Moreau et Andrée Roquier.

Ensemble ils auront dix enfants, tous nés à Saint-Maxire, entre 1643 et 1663.

Nous descendons pour notre part du neuvième, Jean, né le 6 décembre 1659, lequel, compte-tenu de son rang dans la fratrie, ne pouvait pas bien sûr être l'héritier de la charge de Greffier de la Châtellenie.

Louis a quand même fait en sorte de lui faire suivre de bonnes études, puisque Jean sera Maître Chirurgien à Saint-Maxire, et qu'il portera le titre de Sieur du Clousy. Il épousera Marie Anne Lortal, dont le père était lui-même Maître Chirurgien, mais aussi Procureur Fiscal d'Ardin.

Louis Vincent décède le 22 janvier 1672 à Saint-Maxire, à l'âge de 60 ans. Marie Moreau lui a survécu jusqu'au 7 février 1690, date à laquelle elle décède à son tour, à 67 ans.

 



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